La RSE en Amérique : ça donne quoi ?

La RSE n’est pas une notion récente : elle est déjà installée dans plusieurs pays. En anglais, on la nomme CSR pour Corporate Social Responsibility. Voyons comment la RSE peut changer en fonction des pays et des cultures en prenant le cas des États-Unis.  

Comment les Américains conçoivent-ils la RSE ?

Les États-Unis, contrairement à la France, sont une nation marquée par le capitalisme qui a une forte  culture d’entreprise. Cette vision de l’entreprise implique une remise en question permanente. La France est moins ancrée dans la culture du capitalisme et des entreprises : ses réglementations et obligations RSE sont de facto plus lourdes qu’aux États-Unis. Cela dit, ces derniers intègrent tout de même des notions de RSE dans leurs entreprises et y portent de l’intérêt. Et ce, d’un point de vue éthique mais également stratégique et d’image. La démarche est, cependant, volontaire et individuelle et définie par l’entreprise. Par exemple, la charité est beaucoup plus populaire chez les compagnies américaines, que ce soit sous forme de dons ou de bénévolat.

Nustar Energy en est un excellent exemple. Elle inspire ses employés à se propulser individuellement et leur offre un sens de la communauté. Ceci est possible grâce à l’existence du “Nustar Volunteer Council” soit le Conseil de Bénévolat de Nustar qui organise des galas de charité pour les groupes locaux comme YMCA. Ces événements sont sponsorisés par l’entreprise et orchestrés par les employés, la plupart du temps pendant les heures de travail.

La réglementation RSE en Amérique

La réglementation RSE aux Etats-Unis est-elle aussi stricte qu’en France ? La réponse est non. En France, la RSE est marquée par un certain nombre de réglementations comme la loi Grenelle, les obligations de reporting et bilan carbone, récemment la réforme du marché carbone etc… Pour obtenir les labels, les entreprises doivent très souvent suivre et respecter des lois et des normes communes. Par exemple, la norme ISO 26000 définit un grand nombre de labels dont celui de l’AFNOR, ou de Lucie 26000. 

La raison est toujours: la différence entre les visions économiques des deux pays, mais également de conception dans le rôle des pouvoirs publics, la régulation de l’économie est vue par certaines entreprises comme une intrusion illégitime des activités économiques et leur liberté individuelle.  

Est ce que la RSE Américaine est efficace ?

Il n’y a, en fait, pas de réelle réponse à cette question. Tout d’abord, le vrai juge de la RSE américaine est en fait le consommateur. La liberté que les États-Unis ont vis-à-vis de leur politique RSE peut être une bonne chose car elle laisse une forte marge de manœuvre aux entreprises et les contraintes moins au niveau du domaine RSE choisi ou du contrôle. De plus, étant basé sur l’engagement volontaire, la RSE des entreprises américaines est souvent poussée plus loin.   

Seulement, au niveau de l’intérêt général, ce système a des lacunes. N’étant pas encadré, munis d’accompagnement, et réglementé, l’identification des problèmes sociaux et environnementaux devient compliqué. Se lancer dans ce domaine sans direction peut être peu attrayant pour les chefs d’entreprises.  

Heureusement, avec l’avènement de tendances de consommation plus responsables, la RSE devient de plus en plus indispensable dans les entreprises, ce qui pourrait pousser les États-Unis à renforcer leur système autour de la RSE de manière plus encadrée.  


Source: Youmatter  

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